Une société japonaise innove dans la démolition d’immeubles.
Qui dit démolition d’un gratte-ciel dit, généralement, quelques bonnes grosses explosions, pas mal de bruit, et beaucoup de poussière.
Au Japon, ce cocktail est dépassé.
Au pays du soleil levant et de l’innovation, Taisei Corporation, une entreprise de construction, est à l’origine d’une petite révolution dans le domaine de la démolition de gratte-ciels.
La méthode Taisei, rapporte le New Scientist, se veut propre, quasi silencieuse, plutôt respectueuse de l’environnement, et surprenante.
Le principe de cette révolution baptisée “Système de reproduction écologique (Tecorep)” est simple, sur le papier du moins : il s’agit de démanteler la structure de l’intérieur du bâtiment, étage par étage, du haut de l’immeuble vers le bas.
Avant la démolition proprement dite, l’on commence par dégager les éléments non structurels du bâtiment. Les ouvriers détruisent ensuite les poutres et les planchers en béton, qui sont évacués par un système de grue générant de l’électricité.
Puis le bâtiment est détruit en partant des étages supérieurs, alors que le reste de la structure reste debout grâce à un système de vérins.
Visuellement, l’on voit donc l’immeuble littéralement rapetisser.
Pour limiter l’émission de poussières et particules, la zone en cours de destruction est enchâssée dans une sorte de caisson géant à la mesure de l’immeuble.
Cette méthode présente en outre des vertus écolos selon Taisei Corporation : en plus du recyclage des matériaux de construction démantelés, Tecorep réduit de 85 % les émissions de dioxyde de carbone lors d’une démolition et le bruit de 20 décibels.
C’est grâce à cette méthode que Taisei Corporation démantèle l’hôtel Grand Prince Akasaka à Tokyo, un bâtiment de 39 étages et de 141 mètres de haut. Il s’agit là du bâtiment le plus élevé jamais démoli au Japon.
Près de 800 gratte-ciels de plus de 100 mètres de hauteur ont été érigés au Japon, environ 150 d’entre eux seront âgés de 30 à 40 ans dans les 10 prochaines années. A cet âge-là, ces structures sont généralement démantelées dans l’archipel. Les méthodes conventionnelles pour la démolition des gratte-ciels étant très compliquées à mettre en oeuvre, la méthode Tecorep devrait être promise à un bel avenir.
(article du mag L’Orient Le Jour du 31/01/2013)