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L’Ecole de Chicago

A la suite de l’incendie du 9 octobre 1871, qui détruisit une partie très importante du centre-ville et de North Side, Chicago eu ses heures de gloire avec une période de croissance de la population, d’abondance de biens matériels, services financiers, transports et développement urbain ; aujourd’hui, on parlerait peut-être de résilience, cette capacité à résister aux chocs … Cet évènement dramatique conduisit à une ère de prospérité, où les industries de la construction connurent une activité intense. Pour ces firmes, c’était aussi le début d’une expérience architecturale inédite, car la ville comptait des architectes précurseurs ayant participé à sa reconstruction ; ces architectes sont à l’origine de « l’École de Chicago ».

Aux États-Unis, l’ère industrielle s’est caractérisée, entre autres, par la construction d’immeubles de grande hauteur, symboles de puissance financière détenue par les entreprises privées, alors qu’en Europe, les pouvoirs publics se focalisèrent davantage sur l’utilisation du métal dans la construction des chemins de fer, ou « palais » dédiés aux expositions universelles.

Les fonderies et usines de métallurgie de Chicago ont fourni à la construction, des poteaux et poutres rivetés en acier résistant parfaitement aux contraintes (compression, traction) ; l’acier nu devient l’ossature principale des immeubles, sans autre élément venant s’y ajouter, comme par exemple des murs porteurs. A ce matériau moderne, les maîtres juxtaposèrent d’autres matériaux tels le verre, le fer forgé, le béton avec le souci constant de rationaliser les espaces et les coûts. De fait, « l’École de Chicago » était née. C’est ainsi qu’est sorti de terre en 1884-1885, le Home Insurance Building, (détruit en 1931) considéré comme le premier gratte-ciel du monde, construit par le fondateur de « l’Ecole de Chicago » William Le Baron Jenney (1832-1907), mesurant 42 m, avec 9 étages et utilisant une structure d’acier totalement apparente, sans murs d’enveloppe maçonnés.

Dankmar Adler (1844-1900), Louis Henry Sullivan (1856-1924) sont les auteurs de l’Auditorium Building (1889), du grand magasin Carson Pirie Scott (ou Sullivan Center) (1899-1903)

Daniel Burnham (1846-1912), s’il a réalisé de nombreux bâtiments à Chicago (les splendides Rookery Building (1888-1907), du Reliance Building (1890) , du Carbide & Carbon Building (1929) et dans d’autres villes des Etats-Unis a fait entrer dans la légende un gratte-ciel new-yorkais : le Flatiron Building (1900-1902) !

Sans oublier John W. Root (1850-1891), William Holabird (1854-1923), ainsi que Martin Roche (1855-1927) qui sont autant de grands architectes, qui, avec leur nouvelle vision de la construction ont révolutionné les habitudes, le classicisme, ont rompu avec l’académisme, en apportant des innovations moins architecturales que techniques des matériaux industriels, des innovations esthétiques, et rythmiques et donné à la capitale de l’Illinois ses plus beaux premiers gratte-ciel !

Auditorium Building 1889 

Carson Pirie Scott & Co. 1899-1903 

Rookery Building 1888-1907 

Reliance Building 1890 

Carbide & Carbone Building 1929

 

(photographies issues de Wikipédia)

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