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Le Projet de Stefano Boeri : ramener la nature au sein de l’urbanisme

Très engagé en faveur d’un urbanisme écologique et du développement durable, le Milanais Stefano Boeri continue d’engranger toujours plus de notoriété auprès du grand public, notamment grâce à ses «tours végétales».

Pour cet architecte de 62 ans, l’urbanisme se doit de lutter contre l’expansion des villes et le réchauffement climatique. Une prise de conscience effectuée en 2007 lors d’un voyage à Dubaï, ville ultra-moderne en plein désert: «J’ai vu la folie de ses 200 gratte-ciels aux façades en verre qui réfléchissent le soleil. C’est à ce moment que j’ai imaginé quelque chose de différent».

BOSCO VERTICALE

La réponse à cette volonté d’innovation, ce sont les fameuses forêts verticales (bosco verticale, en italien) de Stefano Boeri. Des gratte-ciels recouverts de verdure. Mais il ne s’agit pas d’un simple mur végétal ni d’un jardin vertical ou suspendu, la démarche consiste plutôt à planter de vrais arbres sur les balcons des immeubles. Des chênes verts, des noisetiers, des hêtres, des frênes, des oliviers, des pruniers, des pommiers… c’est un véritable écosystème d’arbres et de plantes qui sont d’abord cultivés dans des pépinières, puis installés sur les balcons à l’aide de grues. Au-delà du simple aspect esthétique saisissant ou même de l’innovation technique remarquable, cette nature au sein d’une jungle de béton et d’acier apporte évidemment de nombreux bienfaits pour l’environnement.

Tout d’abord, les arbres ont bien sur une fonction anti-polluante en absorbant le dioxyde de carbone et en fixant les micropoussières présentes dans l’air. La végétation apporte également de l’ombre aux façades réduisant ainsi la température au sein des logements, et par conséquent les besoins énergétiques des immeubles pour la climatisation.

Toutes ces plantes sont considérées comme des biens communs à tous les habitants d’une tour, et c’est donc la copropriété qui s’occupe de leur entretien avec l’aide d’arboriculteurs. Pour ce qui est des besoins en eau, un système d’irrigation centrale est installé au sein des buildings. Il permet ainsi de réutiliser les eaux usagées des climatisations. Une autre manière de penser les bâtiments en accord avec les principes du développement et de l’urbanisme durables.

LES FORETS CONTINUENT DE POUSSER

Esthétique, écologique, innovant… le concept de Stefano Boeri a de nombreux arguments pour séduire les municipalités du monde entier. Et en effet, ses tours végétales ont tendance à se multiplier depuis les deux premiers immeubles inaugurées en 2014 à Milan. Que ce soit à Jakarta, le Caire, São Paulo ou Lausanne, toutes ces villes développent, à des stades bien divers, des projets similaires.

Cependant, il semblerait que ce soit en Chine que l’innovation de Stefano Boeri a le plus d’impact. Alors que l’empire du Milieu continue chaque année à battre des records de pollution, deux tours végétales ont vu le jour en 2018 à Nanjing. Le concept est poussé encore plus loin puisque que l’urbaniste milanais travaillerait en ce moment à la réalisation d’une ville-forêt. Une ville entièrement nouvelle située à proximité de Shijazhuang, qui compterait (en théorie) des centaines de bâtiments, des transports en commun non-polluants et toutes les infrastructures adaptées. Pas seulement une jungle de béton où poussent tant bien que mal quelques espaces de verdure, mais bien un nouvel environnement qui replacerait l’humain au sein de la nature.

Utopie pour certains, urbanisme du futur pour d’autres… une chose est sûre, le Bosco Verticale aura au moins fait connaître Stefano Boeri dans le monde entier et fait de lui l’un des architectes les plus en vogue de ces dernières années.

(texte et photo issus du site Urban Attitude (actus urbaines) publié le 29 / 11 / 2019)

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